Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Alexandre H Mathis romans et films

des éléments élémentaires

des éléments élémentaires
des éléments élémentaires
des éléments élémentaires

from Outre Tombe (Alexandre H. Mathis, 2018)  

des éléments élémentaires
des éléments élémentaires

from Outre Tombe (Alexandre H. Mathis, 2018) 

des éléments élémentaires
des éléments élémentaires
des éléments élémentaires

fin du panoramique, où Catherine Lapeyre (Pamela Stanford) regarde les canards

Outre Tombe (2018) 

 

des éléments élémentaires

Pamela Stanford dans Outre Tombe 

des éléments élémentaires

" Charles Ford enseigne l'Histoire du cinéma. Cours assez pompeux, barbants. On y apprend la liste des chefs-d'oeuvre qu'il faut connaître. Plus drôle, nous ne sommes que quelques-uns à aller au cinéma. Je me demande chaque fois que je vais à ces cours (trois fois deux heures par semaine, plus le montage quelques heures le soir) ce que je fous dans cette école. Armand Cauliez, auteur de beaux textes, donne des cours d'Esthétique du cinéma passionnants. Vifs... Vivants. Il choque certains... qui prétendent qu'il fait des cours improvisés... comme Godard fait des films. Cauliez parle longuement d'Eskimo, d'El Dorado de Monsieur Howard Hawks, considéré comme bassement commercial, de Jerry Lewis... autant que d'Eisenstein, de La Fille d'en face et d'Arne Mattsson lorsque sort La Piste royale sous le titre de Sensuellement suédoise... Cauliez est un guide précieux. Je vais généralement voir les films dont il parle. Au-delà des apparences, physique austère, imperméable anthracite, cheveux virant au gris plaqués en arrière, dès qu'il parle, le personnage est attachant, et j'éprouve du plaisir à l'écouter." 

​​​​​​Alexandre Mathis, extr. LSD 67, Serge Safran éditeur, 2013

chap. L'affaire Langlois 

 

" Armand J. Cauliez : fondateur de la Fédération des cinés-clubs, auteur des Courants poétiques, littéraires et artistiques peu fondés et faiblement dirigés (1938); Paroles sans histoire II, Souvenirs d'uchronotopie: Poèmes (Entr'aurores, 1942) ; La Clé des films: Théorie générale de l'art cinématographique (1954); le Film criminel et le film policier, (1956); Jean Renoir (1962); Jacques Tati, Cinéma d'Aujourd'hui n°7 (1962); Directeur gérant de Cinéisme, gazette de cinéma créée en 1950, Boris Karloff vu par Jean Boullet au sommaire n°4 (avril 1950). Proche de Kenneth Anger à l'époque de Fireworks." 

Alexandre Mathis, LSD 67, Serge Safran éditeur, 2013, p.484

 

Si l'on cherche sur internet Armand J. Cauliez, on trouve peu de choses. 

Seul Jean-Luc Godard, à ma connaissance, parle d'Armand J. Cauliez, dans une de ses Histoire(s) du cinéma, et dans un autre film, et des cinés-clubs que Cauliez a animés. 

Je parle d'Armand J. Cauliez car ça renvoie à un de ses cours, en février 1968, Cauliez développait, autour d'Eskimo de W.S. Van Dyke qui venait de sortir au cinéma Le Marais, une vision autour des éléments naturels, plus présents alors, déjà dans le cinéma muet, que dans les films qui sortaient, à savoir la faim (présente dans Charlot..., Nanouk l'Esquimau ... on sait que Nanouk est mort de faim alors que le film cartonnait salles combles - l'eskimo glacé de l'entr'acte vient de là), le décor approprié, la chasse y figurait liée à la survie - poisson pour les Esquimaux, l'eau - j'ai oublié les autres points que citait Cauliez, la terre probablement, l'air et le feu je ne sais plus.... mais ce concept est resté présent, même si j'étais à cette époque moins sensible à la question, et Cauliez affirmait que l'essence du cinéma à l'origine - du moins tel qu'il le percevait - tournait en partie autour de cela. Le western y a une part évidente, au-delà des histoires de terres. Et la genèse du plus beau film de Sam Peckinpah, Un nommé Cable Hogue, qui n'existait en 1968 peut-être juste dans l'esprit de son auteur repose sur la soif de Cable Hogue abandonné en plein désert sans une goutte d'eau. On retrouve dans le film le lopin de terre et les crotales que Cable Hogue capture pour les servir à manger. Je repensais à certaines de ces choses en filmant pour Outre Tombe les prunes, pendant des travellings de canards, les champs de maïs, dur comme de la pierre que le personnage de Catherine Lapeyre interprété par Pamela Stanford ne pouvait pas manger au risque de se casser les dents, les vignes, plus suaves, d'autant que c'était du Sauternes, l'eau... de façon que l'essentiel doive paraître immédiat, sans pour autant montrer nécessairement l'action elle-même, scènes des prunes, des canards, au contraire... parfois, c'est mieux de rester sur les choses non dites. On ne voit Pamela Stanford manger dans Outre Tombe  que du raisin, et la scène est burlesque. L'effet me semble plus fort si on ne montre pas la chose attendue. 

 

Je ne me souviens pas si Jess Franco a filmé la faim, mais on trouve sur un autre registre dans Les Exploits érotiques de Maciste dans l'Atlantide (1973) signé Jesus Franco Manera, une approche basique voire primitive du cinéma avec l'une des scènes paradoxalement les plus réussies filmées par le cinéaste, pour un de ses films les plus cheap, où il n'avait que des éléments naturels pour décor, dégagé de tout élément factice ; éléments naturels en délire...  "ils ont réveillé les vieux fantômes", entend-on à la vision de silhouettes blanches aux contours indistincts flottant dans un décor nu de drame antique... pour la dernière série Z. Fantômes impliquent passé, et le passé est souvent trouble, on n'a pas besoin d'en savoir plus, l'atmosphère est créée. Rochers. Galets. Mer au bleu blafard. Image sans artifice, lumière à l'état brut on pourrait dire. Le film acquiert d'un coup une nouvelle apparence et une autre dimension, penchant vers Welles ou Straub pour l'impression, sans rien d'autre... que ces éléments réduits au minimum et à l'essentiel, et le dénuement mis en saillance. D'après mes souvenirs lointains...  

Alexandre Mathis 28 aout 2019

 

 

 

des éléments élémentaires
des éléments élémentaires
des éléments élémentaires
des éléments élémentaires

 

le chef d'oeuvre d'Henning Carlsen avec Per Oscarsson (1965) 

des éléments élémentaires

Jason Robards et Stella Stevens dans The Ballad of Cable Hogue 

des éléments élémentaires

 

Jean-Luc Godard / Pour Armand J. Cauliez 

des éléments élémentaires

" Liliane pourrait me faire penser à Sabine Sun dans Commissaire X Halte au LSD quand elle participe, au début du film, à la bagarre de western dans la boîte de nuit... en cassant quelques chaises sur le dos d'emmouscailleurs, et peut-être aussi un peu à Monica Vitti. Frange haute en plus. Entre Monica Vitti et Francine Bergé. Elle semblait avoir peur de rien. (...) 

Mardi 5 mars. Elle m'entraîne revoir, avec JF, et l'ami de l'autre fois - qui ne dit rien, le Bal des vampires de Polanski, qu'elle revoyait pour la troisième fois... (...) 

Le film était sorti un mois avant, je l'avais vu dès le jour de la sortie, Armand Cauliez s'était attardé lors du cours précédent sur la géographie narrative des films de vampires, en prenant pour exemples les films de la Hammer." 

Alexandre Mathis, LSD 67 (Liliane Sonny Dora 1967)

Serge Safran éditeur, chap. Le bal des vampires

 

 

des éléments élémentaires
Partager cette page
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :